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❝can we wish for another star ? - guan nayao

@ Mae Eui

Mae Eui
Citoyen.nne
Pseudo et pronoms : Lys
Genre du personnage : Femme
Âge du personnage : 22 ans
Occupation : Violoncelliste
Groupe : RCS
Faceclaim : Lee Luda
Crédits : Jum
Triggers : /
Warnings : Invalidité et traumas médicaux
Yue : 15
Messages : 7
Date d'inscription : 17/12/2023
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Sam 13 Jan 2024 - 23:01
❝can we wish for another star ?
w/ guan nayao
Alors que s’élevaient dans les airs les douces notes de violoncelle, la lumière tamisée et le silence l’entourèrent. Un univers lui appartenant, n’étant que le sien ; des rivages où elle ne se brisait pas au moindre souffle un peu trop brutal. Alors que s’élevaient dans les airs les douloureuses notes de son violoncelle, elle offrait à ses auditeurs une fraction de ses tourments, une pointe de ses doutes. Paupières closes, elle s’enivrait de la mélodie qu’elle partageait ; voir était facultatif pour ressentir. Les doigts positionnés adéquatement sur l’archer et sur le bois de l’instrument qui appartenaient autrefois à des mains d’un garçon perdant contre le cancer ((c’était pour ça qu’elle avait pris ce violoncelle spécifiquement)), elle s’abandonnait entièrement aux compositions mémorisées. Parce que sur celle, elle n’était pas Eui. Sur scène, elle était la mélodie. Elle était la déroute et la détresse, l’espoir et la joie, elle était les émotions portées par les notes qui s’envolaient dans les allées et les sièges, offertes comme testament à des êtres qui venaient assister à un nouveau talent sortant tout juste du Régime.

Sur scène, elle n’était ni glace ni frêle ; elle n’était ni pilier ni phare elle était la musique qui s’étendait, prenait de la place, elle était intangible, elle était potentiel. Et cette sensation, elle s’y accrochait avec la force du désespoir. Elle ne voyait pas les gardes, aux côtés de la scène, ne voyait pas les valises avec l’équipement médical, le médecin engagé spécialement pour ses concerts au cas où. Il n’y avait ni peur, ni appréhension. Il n’y avait que la musique et elle. Que les gestes bien mesurés qu’elle connaissait depuis si longtemps.

La dernière note jouée résonna, de doux échos tout autour d’eux, de cet écho qui emportait une partie de son âme et la lumière tamisée s’éclaircit. Ses paupières s’ouvrirent, la plongèrent à nouveau dans un univers qui n’a rien de doux pour elle. Gorge asséchée, chaque geste lui semblait être une épée de Damoclès pendant au-dessus de la tête. Révérence interdite dans la crainte que les os n’apprécient pas, que la douleur soit un peu trop forte, que son pied se prenne dans un fil et son corps ne rejoigne le sol de la scène dans milles éclats de verre. Figée devant tant de prunelles la fixant, sans issue de secours, figée comme elle l’était toujours ((telle était sa condamnation)). S’affolait le myocarde sous sa cage thoracique alors que la respiration se montrait un peu plus rapide, un peu trop effrénée ; réagissant au quart de tour, les gardes firent signe que le rideau devait tomber, arrachant Eui à cette contemplation étourdissante, étouffante ; alors qu’elle parvint enfin,
Enfin,
A faire un pas vers l’avant.

Qu’elle put déposer son violoncelle dans les mains d’un garde et tranquillement, sans rien toucher sur sa route autre que le sol, gardant ses mains tout près d’elle pour n’effleurer aucun objet, pour ne voler aucun souvenir, se rendre dans sa loge. Ne voler aucun souvenir parce qu’elle se sentait continuellement illégitime de connaître ceux ayant autrefois effleuré les appareils, les murs, le temps lui-même d’une certaine façon. Merci. Un souffle aussi fragile que possédant des notes de neige dans ce paysage de givre. Ce ne fut point elle qui ouvrit la porte, et dans sa loge, son premier geste consista à enfiler ses gants pour se soustraire à cette capacité qui lui échappait autrement. Certes, il lui était nécessaire de se concentrer pour vraiment remonter loin, mais effleurer suffisait à arracher des notes d’un passé qui ne la regardait pas. Attendez-moi ici, voulez-vous ? Et dans la peur qui régnait, étouffer. Étouffer dans la loge, étouffer entourée de gardes, simplement étouffer et avoir besoin de s’éloigner, trouver un endroit où elle pouvait songer peut-être respirer (pour la première fois de sa courte existence, de sa longue existence) on ne pensait même pas qu’elle passerait ses dix-huit ans.

S’évader au travers la sortie réservée aux prestataires et se délecter de la bouffée d’air frais qui caressa sa peau. Simplement choisir de se poser sur un banc quelconque, pas trop loin de la salle de concert, pour observer les gens passer dans une pseudo sécurité. S’occuper l’esprit pour se dévier des douleurs articulaires glaçant ses mouvements. ((elle était un oiseau à qui on avait coupé les plumes pour l’empêcher de voler ; mais qui gardait les rêves de cette liberté))

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